Existe-t-il un médicament contre le coronavirus ?

Description : Le BCG, un vaccin antituberculeux, est la nouvelle piste pour lutter contre le Covid-19. Dans le même temps, une vaste expérimentation de la chloroquine va être réalisée dans 33 établissements de santé français.

Aujourd’hui, il n’existe pas encore de traitement du Covid-19, mais plusieurs médicaments sont testés. Le plus prometteur est donc la chloroquine. Après un premier test mené sur 24 patients au début de l’épidémie en France, le Professeur Didier Raoult, spécialiste des maladies infectieuses au sein de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, a rendu publiques le vendredi 27 mars 2020 les conclusions d’une seconde étude sur les effets de cette molécule, utilisée habituellement comme antipaludique, dans le traitement du Covid-19. L’expérimentation, menée à l’IHU Méditerranée Infection, portait sur 80 patients plutôt jeunes. Pendant 6 à 10 jours, les sujets ont reçu une association d’hydroxy chloroquine (3 x 200 mg par jour) et d’azithromycine (un antibiotique). 81% des patients ont connu « une évolution favorable ». Après 10 jours, 13 patients étaient toujours en soins intensifs et un patient de 86 ans est décédé. Le Professeur souligne qu’au bout de 8 jours, la charge virale était indétectable chez 93% des patients. Cependant, les démonstrations du Pr Raoult demeurent décriées par une partie du corps médicale.
La chloroquine (un antipaludique répandu) déchaîne les passions en pleine pandémie de coronavirus. Afin d’affirmer ou d’infirmer les effets de cette molécule dans le traitement du nouveau coronavirus, le CHU d’Angers et 33 hôpitaux français vont réaliser une vaste expérimentation. L’étude, baptisée Hycovid, sera menée sur 1 300 sujets positifs au virus et âgés de plus de 75 ans. « Ils recevront soit de l’hydroxy chloroquine, soit un placebo, sans connaitre la nature du comprimé testé. Leur consentement sera demandé », a expliqué le professeur Alain Mercat, président de la commission médicale du Centre Hospitalier Universitaire d’Angers. Vincent Dubée, instigateur du programme, a assuré : « Cette étude sera réalisée dans des conditions qui ne laisseront pas de place au doute. »
Vendredi 20 mars 2020 a aussi débuté le projet Discovery à l’échelle européenne. Cette étude vise à tester sur 3 200 patients européens hospitalisés pour des formes graves de Covid-19, des traitements. Chaque quart des patients recevra un traitement différent : soit symptomatiques (qui traitent les symptômes, mais pas la maladie elle-même), soit du Remdesivir (cet antiviral empêche le virus d’adapter son code génétique au malade), soit du Kaletra (utilisé pour les patients séropositifs) ou du Kaletra associé à de l’interféron bêta. Un essai avec la chloroquine, sur un large échantillon de patients, a été ajouté et a débuté lundi 23 mars 2020. Un autre portera sur du plasma de personnes guéries réinjecté à des malades. Les premiers résultats sont attendus début mai. Piloté par l’Institut thématique Immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie en France, cet essai clinique, coordonné par l’Inserm, porte sur 800 patients français hospitalisés dans cinq établissements (à Paris, Lille, Lyon, Nantes, Strasbourg).